A l'origine, le concours portait sur la rénovation du collège existant vieillissant. Frôlant le hors-sujet, l'équipe prend un risque en proposant de construire plutôt un nouveau collège sur les espaces non bâtis à l'arrière, dédiés jusque-là au sport et de démolir ensuite l'ancien collège.

Une «opération tiroir» tant qualitative qu'économique.

L'architecture du collège cherche à se fondre dans le paysage, en proposant des volumes inspirés par les formes vernaculaires (bâtiments sur un à deux niveaux, toitures à deux pentes…), en conservant les arbres existants et en renforçant l'identité paysagère du site, au sein du PNR des Landes de Gascogne, via des aménagements paysagers. Elle comporte toutefois un caractère plus contemporain avec l'ajout des avant-toits en tôle métallique.

Est-ce là une réinterprétation d'airial qui regrouperait autour d'une pelouse centrale plantée de quelques chênes des bâtiments aux diverses fonctions ?

3 ailes s'organisent en U autour de la cour de récréation, à dominante minérale malgré les arbres plantés. A la différence d'un airial, elles ne sont pas isolées mais reliées physiquement et visuellement par un avant-toit en tôles ondulées périphérique, formant ainsi  un ensemble homogène et quasi continu qui donne une dimension d'importance au collège.

Plan ©CAUE de la Gironde

Comme dans un airial, l'entrée dans le collège s'effectue après une traversée  d'une" lande" qui sert un sas végétal et met à distance ou entre parenthèses la vie au collège.

Un peu plus loin se trouvent les logements de fonction construits dans le même état d'esprit, avec une attention portée aux dessins des pignons.

Comment être exemplaire dans la démarche de construire ? Le commanditaire a fortement affirmé sa volonté vertueuse d'avoir recours à des ressources et matériaux locaux dans la conception technique et architecturale, favorisant le développement de circuits courts (proximité géographique de la source d'approvisionnement, du lieu de transformation afin de limiter les transports). Le bois est donc présent en ossature, en menuiseries et bardage.

Au final : près de 1000 m3 de bois utilisé dont 50 % issus des forêts landaises et près de 100 % de bois écocertifié. Les scieries locales se sont pour l'occasion associées afin de pouvoir répondre à ce marché.

Sa mise en œuvre a été aussi support à une expérimentation dans la manière de concevoir le projet : via le «  marché de conception-réalisation  » :

«  Cette formule juridique originale est apparue la meilleure solution eu égard au caractère novateur du type de construction. Il s'agit de l'association de l'entrepreneur dès les études de conception de l'ouvrage.  

Plusieurs avantages à cette méthode, parmi lesquels :

-l'intégration dès la conception, des objectifs de performances liés aux enjeux environnementaux ;

-la prise en compte des différentes innovations à mettre en œuvre (méthodologie de dimensionnement et de préfabrication des éléments spécifiques au bois...) ;

-la maîtrise globale de la chaîne d'approvisionnement en matériaux bois (bois massifs, origine des essences...) ;

-l'intégration au mieux du coût global sur l'ouvrage »

Citation du CG33

En somme, une démarche d'un maître d'ouvrage à valeur d'exemple de la commande publique ; une réponse ajustée et innovante des maîtres d'œuvre.

Le site de l'agence...

La vidéo des Journées du Patrimoine 2016 ici :